C’est au Zénith de Rouen, ce jeudi 4 octobre que l’équipe de Hyde Park Mag découvrait le lancement de la seconde partie de tournée de -M –
Ce concert LETTRE INFINIE de Matthieu Chedid, rebaptisé depuis Le Grand Petit Concert… mais qui pourrait tout aussi bien s’intituler Le grand infini de -M-, tant c’est un concert virevoltant, inédit, jouissif…
Comme à son habitude, Matthieu Chedid est parvenu à nous surprendre, même ceux aguerris qui croyaient si bien le connaître et le cerner.. Il livre une prestation à la fois aboutie, émouvante, symbolique, ludique et avec des nouvelles lumières et chansons inédites.
2h30… Voilà ce qu’aura duré ce spectacle tourbillonnant. 2h30 pendant lesquelles, on ne voit rien passer, le temps comme suspendu autour d’un show qui nous a embrassés, emportés, électrisés jusqu’au tréfond de l’âme. Matthieu est un virtuose, un poète, un musicien hors-pair qui joue de tout, qui maîtrise tout instrument passant entre ses mains. Il transfigure le plaisir d’être là face à son public, il fait vibrer les cordes de ses guitares, et nous fait vibrer à l’unisson.
Il serait fastidieux et inutile de raconter ce concert dans son intégralité. Ce billet n’a pas la vocation d’un inventaire à la Prévert. Et les surprises doivent en demeurer. Mais, après une démonstration de talent et de dextérité dont lui seul a le secret – véritable Rémy Bricka du XXIème siècle comme il s’amuse à se surnommer -, Matthieu est partout. Y compris dans ces surprenants automates – les « Auto-Matt » à la conception desquels il a activement participé, véritables extensions de l’artiste comme actionnés par la pensée, dans un tourbillon de synergie créatrice.
Le guitariste enchanteur se mue, surtout, en véritable Cronos. Maître des cycles, maître du temps, il sait alterner, avec une grande justesse, entre temps d’ardeur et de frénésie et temps du coeur et d’émotion.
Le temps, clef de voûte qui soutient ce spectacle consciemment et inconsciemment, tant dans le choix des costumes, dans l’enchaînement des coiffures que les 6 guitares emblématiques de l’artiste ou au détour de quelques tableaux du spectacle, sous la forme d’un sablier que dessinent écrans et projecteurs par des pyramides inversées. Ainsi, le temps se déploie sous nos yeux dans un condensé de la carrière de Matthieu Chédid, intelligemment et subtilement et esquisse les 20 ans de sa vie artistique, en égrenant 20 titres musicaux : 20 temps de -M-…
Nous avons assisté à un spectacle rare, mythique, voire mystique.
Tour à tour fantasque et intime, Matthieu Chedid s’y livre comme jamais. Quels que soient les costumes portés, restent l’être et sa sincérité.