Franck Dubosc a 50 ans et il en est heureux, il se sent bien, c’est ce qu’il tend à démontrer dans son spectacle « Fifty, fifty », un spectacle « sans tabous » et « bien monté comme moi » dixit l’artiste à l’humour licencieux dont il s’est fait la marque de fabrique.
La salle comble, dont certains membres sont pris à partie tout au long du spectacle en riront jaune sans doute, comme Patrick 67 ans (et oui FD l’a tout de suite repéré), Pierre pour lequel il faudra un peu plus de temps pour comprendre, Jean-Pascal invité à monter sur scène pour déclarer son amour à sa femme, car « on ne se dit pas assez je t’aime », la maman de Léna 5 ans, qui aura sans doute des explications à donner à sa fille, Steeve dont le métier est opérateur (prononcé à la havraise bien-sûr, l’occasion était trop belle pour l’artiste de ne pas s’en servir )….
A 50 ans, FD a 2 enfants, lui permettant d’évoquer la paternité, la crèche, la place dans la fratrie, la reproduction à travers des mots d’enfants pour qui « les pesticules explosent », les vêtements et pourquoi la vendeuse propose une taille 10 ans à un enfant qui n’en a que 8…
« A 50 ans t’es vieux pour les jeunes et t’es jeune pour les vieux ». Habillé en rappeur bling-bling, colliers exagérément voyants et manteau de fourrure sur le dos qui une fois au sol sera extrait de la scène par un tireur de fil dont c’est le véritable métier (!), il dit avoir l’esprit ouvert sur la jeunesse et kiffer le rap and roll.
C’est aussi l’âge où l’on se tourne vers les petits tracas de santé, et vêtu d’une blouse blanche, il entre dans la peau de son proctologue, le Dr Trouquissan (!), son architecte d’intérieur….Tout un programme !
L’enchaînement sur le corps médical arrive comme une évidence : il est pris à partie, avec la chirurgie plastique en particulier, et la pratique du blanchiment d’anus !….
FD ose tous les types d’humour, et ça marche ! :
l’absurde, et de demander au public juste après quelques minutes de spectacle de lui faire une standing-ovation ;
l’humour trash, alors qu’il dédie ce spectacle à une prétendue Manon supposée vivre d’atroces souffrances, une Manon totalement inventée ;
l’humour gras, la notoriété ne lui permettant plus de se curer le nez ou bien : « péter me manque » ;
la moquerie, à l’encontre des chanteurs aux chansons tristes comme Daniel Guichard qui « a dû se faire larguer par les femmes » ou à celle, sans méchanceté, des femmes ordinaires. D’ailleurs il dédie son spectacle à toutes les femmes ;
et encore…
Les sujets sont nombreux et font parfois référence aux sketches ou aux films de l’artiste-acteur dont certaines répliques sont devenues cultes et ces sujets s’enchainent jusqu’au rappel du public. L’artiste fait alors une pause pour évoquer la place spéciale que Le Havre occupe dans sa vie, entre souvenirs familiaux et professionnels avec le tournage de Disco en particulier.
Le spectacle s’achève sur une lettre qu’il s’écrit à lui-même quand il avait 15 ans, reprenant les différents thèmes du spectacle avec pour conclure élégamment, finesse et émotion.
Ennevi